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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 11:14

Igor tient meeting tous les soirs.

Et Igor et la politique font deux.

Il n'y a pas toujours grand monde, à ses réunions.

Mais jamais moins de deux personnes.

Igor et lui-même.

Igor tient toujours meeting au bistrot.

Alors, vous voyez bien que l'affluence, ça dépend.

En revanche, du rythme, il y en a toujours.

Igor siffle des grenadines.

Et l'inspiration monte.

Avec le ton.

Igor a la fièvre.

Il harangue.

Il interpelle.

Il gronde.

Pour que celui qui l'écoute partage ses avis.

Avec ses tripes.

Soit convaincu.

Se mette en danger.

Avec des certitudes.

Sanguines.

dessin-JFB-avril-15.jpg



 

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 20:46

Il est chic, Igor.

Mais si seulement il était moins hâtif.

Je suis comme beaucoup.

Je suis de ses potes.

Qui partagent (à peu près) mon avis.

Nous sommes plutôt bintje que rate.

Je prends plutôt mon temps.

Comme (la plupart de) mes potes.

Or, Igor, non.

Il ne se déplie pas le matin, il bondit de son lit.

Il ne savoure pas son café, il le siffle.

Il ne goûte pas sa première cigarette, il la crame.

Il ne va pas en rendez-vous, il s'y précipite.

Il ne prend pas le train, il y saute.

Il ne vous écoute pas, il vous débriefe.

Il ne vous regarde pas, il vous aperçoit.

Il ne réfléchit pas.

Il ne se pose pas.

Il occupe.

Il remplit.

Il comble.

Son temps.

Pour échapper à son ennui.

tableau JFB avril 9


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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 10:10

Igor rencontre des difficultés à s'organiser. 

Mais il ne désarme pas.

Un guerrier, ce type.

Igor liste ce qu'il a à faire.

Pour que tout roule.

Pour ne rien oublier.

Courses, jardin, repassage, ménage, lecture, jardin, courses, lecture, footing (c'est l'exemple de ce matin).

Il lui arrive donc de faire figurer deux fois la même activité.

Igor cherche en effet aussi à utiliser son temps au mieux.

Comme Igor revendique sa liberté, il actualise sa liste toute la journée.

"S'il le faut", dit-il.

L'inventaire du supermarché qui empêche les courses.

La pluie qui diffère le projet de tonte.

Le repassage qui tombe mal après toutes ces déconvenues.

Et que dire du ménage quand le moral est à plat.

Les lunettes égarées alors qu'il allait lire.

Le footing quand il a les nerfs à vif.

Justement, le footing parce qu'il a les nerfs à vif.

Igor galopera aujourd'hui.

Dès qu'il aura rafraîchi sa liste.

D'ailleurs, Igor galopera toute sa vie.

Ne s'arrêtant que pour établir ce qu'il devrait faire.

Et pour ôter ce qu'il ne peut pas faire.

Puis, ce qu'il ne veut pas faire.

tableau-JFB-avril-7.jpg





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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 14:09

Igor n'est pas un type spécialement foutraque.

Son bureau est plutôt bien rangé.

Il perd rarement ce dont il a besoin.

Et ce dont il n'a pas besoin, il ne le cherche pas.

Mais il est assez difficile de tenir une conversation avec lui.

Autant il émet clairement ses informations.

Autant il les reçoit confusément.

Je ne sais pas d'où ça peut venir.

Mais que c'est casse pied (non, bien pire en réalité).

Exemple : Igor demande de vos nouvelles.

Vous comprenez parfaitement.

Mais la réponse que vous fournissez lui arrive en vrac.

Toute mélangée.

Dans l'exemple cité, Igor a donc rarement de vos nouvelles.

Il est, de la même façon, extrêmement difficile de le rencontrer : comment convenir d'un rendez-vous ?

Pour voir Igor, il faut s'en remettre au hasard.

Que celui-ci le mette ou vous mette sur son chemin.

Sachant que tout ce que vous lui direz sera secoué et lui arrivera sens dessus dessous. 

Sachant que ce type n'a absolument pas besoin de vous.

tableau-JFB-avril-1.jpg





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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 18:32

S'il y a un truc qui casse les pieds chez Igor, c'est bien sa tête de bois.

Mais qu'il est entêté nom d'un chien.

Qu'il est têtu.

Si vous saviez.

Monsieur ne supporte pas les contraintes.

Nous sommes beaucoup dans ce cas.

Mais Igor élargit la notion de contrainte.

Pour lui, par exemple, une porte fermée est une contrainte.

C'est dire si les murs sont de grosses contraintes.

Face à un mur, Igor ne discute pas longtemps.

Il a conscience qu'il n'est pas prêt à négocier.

Qu'il ne lâchera rien.

Il ne tente pas de convaincre le mur plus de dix minutes.

Le mur reste sur sa position : je ne m'effacerai pas.

Dit-il.

Le ton monte.

Igor s'éloigne de quelques mètres.

Et part à l'assaut.

Il transperce le mur.

Non, il ne se fait pas trop mal.

Bien trop motivé.

Pour penser à sa tête cabossée.

A son épaule meurtrie.

A son genou tordu.

Quand la cheville n'a pas vrillé par la même occasion.

Alors, bien entendu, Igor abîme le mur en le pourfendant.

Il laisse un trou derrière lui.

Un vide.

Dans lequel l'air s'engouffre.

Parfois en courant.

Rattrape Igor.

Se glisse dans une de ses oreilles.

Monte.

Monte.

Il arrive un moment où l'air se trouve coincé.

Souvent derrière le front.

Entre parenthèses.

Mais il arrive aussi (beaucoup plus rarement) que l'air ressorte par l'oreille située du coté opposé à celui par lequel il est entré.

Dans un zzzzz.

Igor est donc généralement regonflé.

Ou (beaucoup plus rarement) revivifié.

Donc au minimum encouragé.

La tête encore plus dure.

tableau-JFB-mars-31--2---copie-1.jpg


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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 12:39

Voilà deux jours, non, trois jours qu'Igor est parti à la chasse.

A la chasse aux oeufs.

Sur des terres inconnues.

Qu'il présume sauvages.

Et généreuses.

En effet, jusqu'à ce jour, Igor se contentait de récolter les oeufs qu'il avait plantés dans son jardin.

Ceux-ci poussaient bien et à temps.

Mais voilà qu'il y a deux jours, Igor a estimé que ses oeufs lui tombaient tout droit dans le bec.

Que l'affaire était trop facile.

Qu'au goût de ses oeufs, cela se sentait d'ailleurs.

Il est donc parti en quête d'oeufs sauvages.

En espérant qu'ils aient la saveur du gibier.

Je viens d'avoir des nouvelles d'Igor.

Ce n'est pas Igor qui m'a téléphoné.

C'est un garde-chasse.

Igor a été surpris en flagrant délit de dégommage.

Il canardait dans un réserve giboyeuse.

Oui, le style d'Igor a toujours été le fusil.

Le garde-chasse m'a dit : "Vous comprenez, j'ai dû intervenir, je suis payé pour ça".

Ce sont des propos qui m'alarment toujours.

Je me suis donc alarmé.

A juste titre.

Il était arrivé malheur à Igor.

Après s'être fait trouer la carcasse, le malheureux était condamné à replanter les oeufs sauvages qu'il avait fait exploser.

Les minuscules morceaux de coquilles vont se nicher sous ses ongles.

Il va se brûler.

Et ça m'étonnerait qu'il ait pensé à emmener la mayonnaise.

Ou le chocolat.

Il va donc s'esquinter à revenir chercher tout ce qui fait un bon oeuf.

A moins que.

Oui, à moins que… Igor trouve un supermarché ouvert dans ces terres giboyeuses.

Un peu d'eau glacée.

Ou une âme charitable, même.

Sinon, tel que je le connais, une fois rentré dans son jardin, il va y rester.

Et échapper à la sanction du garde-chasse.

Le coquin.

tableau-JFB-mars-31.jpg






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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 18:41

Igor s'est réveillé tout drôle ce matin.

Il lui manquait quelque chose.

Que du vide avait remplacé.

Ah, dit-il.

En réalité, Igor était tracassé, mais Igor est aussi un brave.

Il n'a donc rien dit d'autre que "Ah".

La situation a perduré.

Igor a voulu procéder avec méthode.

D'abord, il a cherché où s'était installé le vide.

Il l'a trouvé.

Il l'a soulevé.

Et il a retrouvé ce qui lui manquait.

Mais ses idées en avaient pris un coup.

Elles étaient aplaties.

Hors d'usage.

Igor a voulu les redresser.

Les remettre sur pied.

Cours toujours.

Igor a donc voulu remettre le vide à sa place.

Autant ne pas, de surcroît, tout laisser en chantier.

Mais le vide ne rentrait plus.

Igor l'a donc mis dans un sac.

Et il est allé jusqu'à la rivière.

Dans laquelle il a jeté le sac.

Igor s'est dit "Ouf".

Il a repris le chemin de sa maison.

Le croirez-vous ?

Il manquait encore quelque chose à Igor.

JFB-mars-25.jpg

 

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 08:46

Igor avait pris sa décision depuis hier : ce matin, c'était dimanche, c'était grasse matinée.

Or (je viens de l'avoir au téléphone), son projet a été contrarié.

Igor était (au téléphone) dans un de ces états.

Mais alors un de ces états.

Non, le soleil ne l'a pas taquiné (il avait oublié de fermer ses volets).

S'il a entendu les oiseaux, ce ne sont pas eux qui ont piétiné son projet.

Igor était déjà réveillé.

Hélas.

Et on l'avait réveillé.

Grrr.

"Médor, Médor, Mé-dor, Médooor".

S'époumonait une nana qui faisait pisser son chien.

A pas d'heure.

Igor a d'abord cru qu'il s'était réveillé tout seul, il a d'abord accusé les oiseaux.

"Mé-dooor", continuait de crier la pétasse, dehors.

Igor a pensé ensuite qu'il luttait avec lui-même.

"Mééé-dooor", entendait-il toujours.

Igor s'en voulait.

Qu'est-ce qu'il s'en voulait d'être deux tout d'un coup : un Igor pour dormir, un Igor pour se réveiller.

Il souffrit quelques minutes avant de faire le point.

Et après s'être collé quelques gifles.

S'imaginant qu'il ne claquait que le vilain Igor qui s'était pointé ce matin, non, mais quelle idée.

Ses joues cuites l'obligèrent à ouvrir les yeux.

"Mééé-dooor", faisait l'autre derrière sa porte.

Enfin, pas loin.

Igor se leva (écarlate).

Fila devant un miroir.

C'est très exactement là qu'il fit le point.

"Mééé-dooor" : la nénette ne se fatiguait pas.

Igor, dont la bouche ne bougeait pas, put vérifier que le deuxième Igor était toujours là.

JFB-17-mars--2-.jpg


 

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 12:11

Igor est un brave.

Ses potes (dont je suis) le lui ont dit.

Mis ainsi au courant, Igor a été sûr qu'il était un brave.

Total : ce couillon s'est mis à en rajouter.

Il a assez rapidement glissé de la bravoure à la gentillesse.

Vous savez, cette qualité que l'on attribue aux filles pas méchantes, mais un peu bas de plafond.

Le guerrier qu'était Igor s'est métamorphosé en montagne de guimauve.

Même si Igor n'est pas très grand, il en impose en effet.

Il dégouline.

Il s'étend.

Il n'absorbe pas, il éponge.

Pire, sa vocation est maintenant d'absorber.

Il veut sans cesse deviner nos tracas, à nous, ses potes.

Pour les pomper, dans les meilleurs délais.

Autrement dit, Igor a pris pour mauvaise habitude de nous chercher des ennuis.

Et fissa.

JFB-mars-17.jpg




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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 20:52

Igor s'est réveillé chiffon ce matin.

Igor traînait des pieds.

Hélas, il le savait.

Et en concevait beaucoup d'amertume.

Beaucoup.

A moins qu'il n'eut les pieds encombrés d'amertume.

Allez savoir.

Bref.

Igor voulut réagir.

Dire non.

A ces boulets qui lui servaient de pieds.

Il se mit à marcher.

Il espérait, en faisant circuler le sang, le fluidifier.

Rendre ses pieds aussi légers qu'avant.

Mais les kilomètres s'enchaînèrent sans que ses pieds décollent du bitume.

Igor semblait accrocher au sol.

Celui-ci paraissait l'aimanter.

Chaque pas fut un effort colossal.

Sous un soleil de plomb.

Igor était comprimé entre le haut et le bas.

Et derrière lui, une traîne se formait.

Un cortège de soucis.

C'est un pote qui venait de le croiser qui lui fit observer.

Le pote avait laissé tomber ses clés, il avait voulu les ramasser.

Il s'était baissé.

Igor était déjà assez loin.

Le pote s'était emparé de ses clés.

Elles s'étaient coincées dans la serrure d'un cadenas.

Le pote fut surpris par cette coïncidence : ses clés par terre, un cadenas par terre, ses clés coincées dans la serrure de celui-ci.

Maintenant qu'il était accroupi, que coûtait au pote de tenter de comprendre pourquoi aucune de ses clés n'avait pu ouvrir le cadenas ?

Il n'était pas à une coïncidence près, non plus, le pote en question.

Il testa posément chaque clé dans la serrure.

Rien à faire.

Le cadenas ne sautait pas.

Comme le sang des pieds d'Igor, qui ne se fluidifiait pas.

Le pote rappela Igor.

"Hep là, tu sèmes tes soucis".

Igor se retourna (il était assez loin).

"Poussent-ils ?", répondit Igor.

"Non, ils sont verrouillés", répliqua le pote.

"C'est bien pourquoi je continue d'avancer. Je cours après le printemps".

tableau-JFB-11.jpg


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