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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 12:13

On m'a adressé un courrier.

Personnalisé, si d'aucuns ricanent.

"Vous cherchez une activité d'appoint".

C'est ainsi que la lettre commençait.

Je suis toujours juste, question budget, alors j'ai continué à lire cette missive.

"Gagner de l'argent pour une cause noble vous intéresserait-il, à l'heure où le monde est brutal ?".

Tiens, tiens, moi qui ai aussi le coeur sur la main.

"Votre job ? Créer du lien social".

J'entends souvent parler de "lien social", trop souvent même. Peut-être ai-je les nerfs fragiles, allez savoir.

D'ailleurs, le terme de "job", ça me gonfle également au passage.

"En clair : vous tissez".

Ah.

Je vous épargne le détail de la suite, donc je résume :

Ce travail d'appoint consistait à trouver des adhérents pour une association. Nom de l'association : "On n'est pas des chiens". Objet : "S'entraider ou, simplement, se réunir". Tarif adhésion annuelle : 100 €. Votre (ma) commission : 3%. Nota bene : frais non pris en charge.

Je n'ai pas pensé à toutes les petites facilités matérielles qui me manquent au quotidien et en général.

L'objet de cet association ne m'a pas fait rêver.

J'ai déchiré en tout petits morceaux la lettre.

Ça m'a bien détendu.

tableau-JFB-fevrier-1.jpg




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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 18:54
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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 12:02

Hier, 22 heures, je reçois un pote à dîner.

Je suis content, j'ai la pêche, j'ai la tchache aussi, on va se faire une de ces soirées, je ne vous dis que ça.

Mon pote aussi, il me l'a dit.

Pour l'occasion, il se fend même d'un cadeau à partager : il apporte un Meursault.

Peut-être aussi un Santenay, il n'y a pas que la Bourgogne dans la vie.

Bref, les sujets de conversation vont nous tomber tout chaud dans le bec.

Ding dong, voilà mon pote.

Il a, dans le mains, les deux vins.

"Entre, cher pote, entre donc".

J'avoue que mon pote avec ses présents, c'était mon pote en mieux.

Je vais chercher un tire-bouchon.

Je suis alors dans la cuisine et mon pote en mieux est au salon.

J'entends gling gling gling et cetera.

Je me dis "Retiens-toi" et tout haut, je lance : "C'est le Meursault ou le Santenay ?".

Lui : "Les deux, vieux".

On a beaucoup parlé de Véronèse hier soir.

Avec mon demi pote.

 

dessin-JFB-janvier-30.jpg




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29 janvier 2011 6 29 /01 /janvier /2011 08:16

C'est ainsi que je me suis réveillé : avec ce gazon électrifié.

Personne ne peut m'approcher.

J'en suis : pas question que je touche mon épiderme et c'est mon épiderme.

Oui, j'ai essayé.

Et réessayé plus d'une fois.

Le même phénomène s'est produit : sur ce tapis d'électrodes, un arc s'est dessiné. Un arc électrique.

Joli, le phénomène, joli, mais imaginez un peu.

Imaginez qu'une tête en l'air me heurte.

Il s'électrocute.

Et je l'ai échappé belle.

doublon-dessin-JFB-janvier-29.jpg


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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 12:38

Inquiet.

Tourmenté.

L'affaire me bouleverse.

J'en ai le souffle coupé.

Un homme a frappé à ma porte.

Il portait un chapeau genre Borsalino et il était vêtu d'un imperméable désuet.

Je n'avais jamais vu ce type.

Lui : "C'est pour un sondage".

Moi : "Ah".

Il m'a dit que cela irait vite, les questions, il les posait oralement et entendre les réponses lui suffisait.

Je n'ai jamais été sondé, l'idée ne me plaît pas, c'est dire si je ne me plains pas de ne pas entrer dans le moindre panel.

Lui : "Ce sont des questions simples".

Les questions simples sont rares, on ne passe pas son temps à répondre : "Oui, il nous reste du sel" ou "Non, il ne nous reste pas de sel".

Je redoublais de méfiance.

Je lui demandé d'énoncer ses questions, par curiosité.

Lui : "Faites-vous le tri sélectif de vos ordures ménagères ?".

Dans ma tête, j'ai répondu oui, mais dans ma tête seulement.

A voix haute, j'ai dit au mec : "Le thème des questions, c'est quoi ?".

Lui : "Il n'y a que trois questions".

Moi (intérieurement) : "C'est louche… Nom d'un chien que c'est louche…".

Moi (à voix haute) : "Non, pas le nombre, le thème des questions".

Lui : "On ne m'a pas parlé de thème, au bureau".

Moi (à voix haute) : "Votre questionnaire, il a bien un titre?".

Lui : "Non".

Moi (à voix haute) : "Le bureau vous a embauché comme quoi ? Enquêteur de quoi ?".

Lui : "Ah, ok. Vous voyez quand vous voulez, on vous comprend… Je suis enquêteur de citoyenneté".

J'ai dû avoir l'air ahuri.

Lui : "Je suis en charge de repérer les bons citoyens. Pour que le bureau se rende compte. Je peux continuer les questions -il n'y en a plus que deux - ou vous répondez au fur et à mesure ?".

Moi (à voix haute) : "Continuez…".

Lui : "Connaissez-vous vos voisins ?".

Moi (intérieurement) : à peu près, enfin, on trouve des sujets de discussion quand on a rien à foutre. Mais lui, ce type, en quoi ça le regarde ?

Lui : "Avez-vous remarqué quelque chose de bizarre chez vos voisins ? Un drôle d'air, chez l'un d'eux ?".

Moi (à voix haute) : "C'est quoi, un drôle d'air ?"

Lui : "Au bureau, ils n'ont pas donné de précision".

Moi (à voix haute) : "Admettons que je trouve une sale gueule à l'un de mes voisins. Que je tchache parfois avec, c'est d'ailleurs assez plaisant si ça n'arrive pas trop souvent et que je trie mes déchets, comment saurais-je si je suis un bon citoyen ?". 

Lui : "Par courrier. Vous me donnez le nom de ce voisin, je transmets au bureau et ils gardent votre candidature".

Moi ( à voix haute) : "Ma candidature à quoi ?"

Lui : "A renforcer les troupes de sécurité officielles".

Moi (à voix haute) : "Vous vous rendez compte ?"

Lui : "Oui, la solidarité nationale se perd, je sais, je sais…".

Moi (à voix haute) : "En effet… Pouvez-vous me citer un exemple des conséquences désastreuses de cette déliquescence ?".

Lui : "Un autre exemple que celui que je viens de vous donner ?"

Moi (à voix haute) : "Oui".

Lui : "Je n'en vois pas…".

Moi (à voix haute) : "C'en est un" (et j'ai flanqué la porte).

doublon-collage-JFB-janvier-28.jpg


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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 13:28

La vie est généreuse pour qui se la coule douce.

Pour celui qui n'attend rien.

Pour cet être qui sait qu'un jour, le destin lui fera signe.

C'est assez injuste, mais j'ai eu la preuve que cette insouciance travaillée, doublée d'une paresse étudiée, ça marchait.

Ce matin, dans le tram.

Je somnole.

Je crois que c'est son parfum qui m'a sorti de ma passivité.

Un parfum de fille.

Ce ne pouvait pas être n'importe quelle fille.

J'ai levé les yeux.

Ce n'était en effet pas n'importe quelle fille.

Indicible.

La créature qui était à deux pas, je ne pourrais pas vous la décrire.

Le sort n'intervenait encore pas à donf'.

Un type est monté à l'arrêt suivant.

Il connaissait la demoiselle.

Je me suis tassé sur mon siège, cette fois, tout espoir était ruiné.

Lui : "Salut miss, bon anniversaire dis-donc".

Là, c'est la chance qui frappait à ma porte.

Je me suis levé.

"Permettez, jeune homme", ai-je dit.

Et j'ai claqué une bise sur la joue rose de la demoiselle.

doublon-dessin-JFB-27.jpg



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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 10:12

Jusque-là, je le taisais.

Dans un supermarché, j'ai glissé sur une feuille de salade.

N'en ayant pas tiré les conclusions désastreuses d'une cliente célébrée par les medias, j'ai écrasé ma nouille.

Par égard pour la dame accidentée en somme.

En outre, je ne voudrais pas que la victime pense qu'elle s'est mal débrouillée : il n'y a que moi pour le penser sans en être meurtri.

Au lieu de vouloir freiner la glissade, je me suis laissé porté par une feuille de laitue charnue.

En route pour une visite des rayons exceptionnelle.

Un enchantement.

J'ai pris de la vitesse. 

Et encore.

Des linéaires, je ne voyais plus les détails sordides : café, pâtes, conserves…

A cette allure, le paysage était stylisé : des emballages des produits, ne restaient que les couleurs, qui faisaient une rampe.

J'ai franchi les caisses aux côtés d'un faisceau roux.

Quelle chance décidément, j'ai frôlé ma caissière préférée.

Ce voyage extraordinaire a pris fin sur le parking : sur le bitume, la feuille de salade s'est déchiquetée.

Mais mon état d'esprit a changé.

Je suis devenu très baroudeur, comme type.

Je hante les supermarchés, en espérant qu'un autre tapis volant me cueille, au détour d'une allée.

doublon-dessin-JFB-janvier-26.jpg





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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 12:35

Quand il est tendu, le marché du travail est inventif.

Je ne vais pas m'en plaindre.

En effet, un chasseur de têtes m'a contacté.

"Vous verrez, c'est un job en or. Réfléchissez bien".

Il m'a accordé une semaine pour peser le pour et le contre.

Ce job, c'est vendeur d'avatars.

Hier, j'étais prêt à lâcher mon poste actuel, à ce chasseur de têtes, j'allais dire oui, je le sentais. Quand je suis fébrile, ça ne manque pas, je suis sur le point de prendre un virage.

Inventer des incarnations de Vishnou, c'est tout à fait mon style. 

J'en ai dessiné quelques unes dans la soirée : ça y est, ce job me faisait rêver, déjà je m'y investissais à donf' les manettes.

Je me suis levé ce matin, joyeux à l'idée de devoir rendre ma réponse ce soir.

Seulement la donne a changé aujourd'hui, il était dans les 10 heures.

Mon téléphone mobile sonne.

C'était mon voisin qui m'avertissait que son appartement était inondé. Pour que tout soit clair entre nous, mon voisin habite à l'étage au-dessus de mon logement. J'ai fait un rapide calcul : mon salon était déjà dans l'eau, si je ne déguerpissais pas sur le champ du boulot, la vague submergait la cuisine aussi.

J'ai dit à mon correspondant : "Je rapplique. Au boulot, ils vont comprendre".

Lui : "Ok. Désolé pour cet avatar".

Pour la proposition du chasseur de têtes, je dois rendre ma réponse ce soir.

Je lui demanderai une précision : si c'est un vendeur de m… qu'il demande, je me sens moins inspiré.

extrait-collage-JFB-janvier-25.jpg

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 09:06

Je sens que cette journée sera encore sous le signe de cet adjectif.

C'est que depuis que je suis débout, je bondis de surprise en surprise.

Un, deux passagers se sont battus pour entrer dans le tram.

Ce qui est déconcertant, c'est l'objectif bien sûr. Se bagarrer pour monter dans un transport en commun. Et si je vous dis que le tram n'était pas bondé.

Ces deux belliqueux ont posé le pied sur la marche en même temps, il y avait de la place pour qu'ils se hissent de front. Eh bien non. Chacun voulait monter le premier. Il fallait qu'il y ait un classement.

Deux, on m'a servi un café froid. Au même prix. Et je n'ai rien dit.

Trois, quand je suis arrivé au boulot, il y a eu un immense éclat de rire. Plutôt agacé, j'ai demandé à rire moi aussi, que l'on me renseigne svp merci. "Tes moufles" hoquetaient-ils, sans pouvoir rien dire de plus. J'ai regardé mes mains. En effet, j'avais changé de moufles, sans y prêter attention. Eux : "Tes mououououfles…". J'ai de nouveau regardé mes mains. En effet, c'était curieux d'avoir changé de moufles, je n'en ai qu'une paire. "Tes mououououfles". 

J'ai rejoint mon poste sans avoir compris cette hystérie collective.

Deux heures plus tard, j'avais les pieds gelés. Evidemment.

triplon-dessin-JFB-janvier-24.jpg


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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 13:28

Drôle d'histoire, c'est une drôle d'histoire qui m'est arrivé.

Je déboule ici ce matin.

Et il se trouvait un pied.

Oui, vous avez bien lu : un pied.

Deux très exactement, mais je voyais surtout celui du dessus.

Ces pieds (j'insiste, c'est celui du dessus qui focalisait mon attention) étaient accrochés, suspendus si vous préférez.

Et celui ou celle qui avait un pied comme ça, il ne devait pas être en pleine forme.

Regardez plutôt :

pied-Venise-pr-blog-JFB-janvier-23.jpg

 

J'ai d'abord essayé de décrocher ces pieds malades.

Mais ils collaient.

Il fallait donc que je les intègre ici.

Sans haut-le-coeur.

Il fallait que je les habille, ces pieds-là.

Alors, je leur ai fait une tête, pour aller avec :

triplon-tableau-JFB-janvier-23.jpg

 


 

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