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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 12:06

L'idée a germé dans la tête de Patrice.

Ce qui, au passage, est un évènement.

Pauvre Patrice.

Bref.

Au départ, ses amis ont d'ailleurs estimé qu'il avait échafaudé une usine à gaz.

Ses amis se sont trompés.

Les pauvres.

Patrice a posté : "Pour contourner les éventuelles arrêtés d'interdiction, j'ai pensé (!) à réviser le concept (bon dieu) d'"apéro facebook".

Compte-tenu du peu d'estime que lui portent ses amis, ils se sont poilés en lousdé, mais ils ne l'ont pas dit, les vilains.

Au contraire, ils ont posté : "Vas-y, Patrice, développe, on te suit".

Ses amis ne sont pas tendres.

C'est plus fort qu'eux, ils adorent la rigolade et spécialement aux dépens de Patrice.

Le malheureux.

Patrice a donc posté : "Ce soir, 2Oh, tout le monde à son clavier. Je rince".

Ses amis ont posté : "Comment refuser ?".

A 20h, Patrice a posté : "Top départ. Je vous sers quoi ?".

Chacun de ses amis a passé commande.

Patrice a posté : "Voilà" et il s'est jeté un gorgeon.

A 20h30, Patrice a posté : "Qui en reprend ?".

Ses amis se sont précipités : "Moi, banane".

Patrice s'est envoyé un deuxième gorgeon.

Ses posts sont devenus… audacieux. Patrice entreprenant, ses amis ne se le figuraient même pas.

Il a fallu qu’il offre une 3ème tournée pour que ses amis comprennent que Patrice était en train de se ratatiner. Or, Patrice, on le connaissait sobre du carafon et tout court.

Pour se remettre de sa stupéfaction, chacun s’est servi un verre.

Patrice a continué à bien s’arranger.

Ses amis sont devenus reconnaissants. On le lisait dans leurs yeux.

Le mur s’est mis à tanguer.

Un de ses amis a posté : "PaTrryssEEE, téchmp ionSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS". Il s’était endormi sur le clavier.

Patrice est allé se coucher.

Le lendemain (tard dans l’après-midi), ses amis ne considéraient plus Patrice comme stérile du carafon. Mais question loyauté, ils le trouvaient limite.

doublon-extrait-dessin-JFB-tram-mai-21.jpg

 

 

 

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 16:53

Sur facebook, Guillaume est un as.

Chaque matin, il relève le compteur de ses amis.

Il lui arrive de contrôler leur nombre le soir également.

Tout dépend.

Guillaume n'est pourtant pas un type verni.

Du moins, question boulot.

Et donc, du côté du fric, ça coince aussi.

C'est dire que sa nénette…

Enfin, ses valises sont prêtes.

Guillaume était un VRP de talent.

Il vendait ce qu'il voulait : encyclopédies, vin, lingerie, machines à laver, abonnements à tout et n'importe quoi.

Et j'allais oublier les assurances.

Jusqu'à ce qu'il ouvre un compte facebook.

Il a déplacé l'énergie (énorme) qu'il consacrait à fourguer patin couffin… pour l'investir dans le réseau social.

Mobilisé plus de dix ans pour vendre plus et atteindre de meilleurs objectifs, il s'est laissé aspirer par un challenge (prononcer tchalinge) à sa taille.

En effet, malgré son art, Guillaume n'a que rarement pu vendre plus de 2 encyclopédies à une mémé, ni pu écouler des bouteilles de vin sans prendre en compte les capacités de stockage de l'amateur, ni pu faire souscrire plus d'assurances qu'il n'en existe (oui, et pourtant).

Guillaume était contraint, limité, bridé.

Tout cela aurait mal fini.

Guillaume n'aura jamais assez de toute sa vie pour baratiner tous les internautes facebookeurs.

Ni jamais épuisé ses réserves de salade.

Ni vu que sa nénette est partie.

six-dessin-JFB-mai-20.jpg


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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 17:47

Dans notre communauté d'amis, le mystère s'épaissit.

Nous nous serions bien passés de ce qui nous arrive.

Quelqu'un commet des méfaits sur notre mur.

Les photos sont décrochées. 

Le voleur est parmi nous.

Le voleur recéleur.

Je ne vous dis pas l'ambiance.

Personne, dans ses posts, n'ose faire allusion à ce détroussage.

De peur de s'énerver.

De peur également, pour l'un des nôtres, de se balancer.

Non, mais je vous jure.

Total : nous commentons pour faire acte de présence et nous "aimons ça" pour ne contrarier personne.

Pour dissiper les soupçons aussi, côté vandale.

Je ne vous dis pas l'ambiance.

Pouces levés.

C'est grotesque.

sixt-dessin-JFB-mai-19.jpg


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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 17:21

Jo' est drôle de type. Sous ses airs introvertis, il cache une furieuse ambition.

Aujourd'hui, je vous garantis qu'il en veut.

Hier, j'aurais maintenu que ce mec était claquemuré dans une timidité peu commune.

Qui sait si ceci n'explique pas cela. Je n'en sais strictement rien.

Hier, je vous aurais soutenu que Jo' n'aspirait qu'à une seule chose dans la vie : freiner, ralentir, voire reculer.

Aujourd'hui, Jo' a prouvé que non.

Qu'il était exactement le contraire de ce qu'il est.

Ah le zig.

Pour ma part, quelle naïveté.

Honteux, je suis honteux de m'être à ce point trompé.

Pour le pousser à ouvrir un compte facebook, je ne vous dis que ça. C'était il y a deux ans environ.

Jo' était égal à lui-même… du moins au "lui-même" que je croyais connaître.

Discret.

Un petit commentaire, par ci, par là.

J'étais pour penser qu'il postait pour faire plaisir à ses amls, pour leur dire qu'ils ne s'étaient pas décarcassés pour rien en le câblant au réseau.

Hier, Jo' s'est déboutonné.

Navré, mais ce n'est pas ce que vous reniflez.

Jo' ne s'est pas exhibé.

Même si, pour commettre son forfait -oui, c'est de cela dont il s'agit- il s'est positionné en plein courant d'air.

Jo' s'est connecté vers 19h.

Il a réglé son réveil.

Il a relié des bâtons de dynamite à une mèche.

Il a craqué une allumette.

Le mur s'est embrasé.

Jo' est un drôle de type.

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 18:40

Informer, c'est mettre au courant ou renseigner (M. Larousse).

Facebook sert à alerter, ce qui est synonyme de brancher.

Sur facebook, on prévient ses amis :

- que l'on va au concert de patati,

- que l'on reçoit patatas,

- que la soirée d'hier était à c…

- que l'on a changé la photo de son profil,

- que l'on va faire la grasse matinée,

- que l'on est devenu ami avec machin chose,

On renseigne sur soi.

Parfois avec gravité quand il s'agit d'états d'âmes.

Le plus souvent légèrement (et c'est heureux).

Et là, on se promeut.

A la claque : les amis.

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 17:34

De Bernard, je n'ai jamais entendu dire qu'il cafouillait. S'il y a un type qui ne s'emmêle pas les pinceaux, c'est lui.

Jusqu'à ce matin.

De Bernard, ses potes (dont je fais partie) ont toujours souligné la rigueur.

Et l'entêtement.

Mais les types stricts et accrocheurs, ça court les rues.

Les gars capables de raisonner jusqu'au bout de la nuit.

Des arguments en veux-tu, en voilà.

Jusqu'à ce matin, Bernard n'avait cependant jamais cassé les pieds à ses potes (dont je fais partie).

Pas un n'avait accepté de discuter sa passion avec lui.

Le danger était écarté, en évitant d'aborder la passion de Bernard.

Son truc, à ce type, c'est la défense des travailleurs.

Tous ses potes (dont tatata) l'admirent.

Aux altruistes, chapeau bas.

Mais les discussions avec un mec aussi sérieux et aussi long dans ses démonstrations, bon.

Il y a beaucoup de chômeurs parmi ses potes (dont je suis).

Pas tous (puisque je suis des pas tous).

Il a suffi d'un post sur le mur d'un de ses amis.

Oui, c'est ainsi que tout a commencé.

Il a suffi d'un post pour que Bernard réagisse.

Or, Bernard ne réagit jamais qu'à des propos afférents aux travailleurs, à leur défense très précisément.

Autrement dit, Bernard ne réagit jamais dans notre cercle.

Tôt ce matin, Julien a écrit : "Pour qu'il reste du fromage de chèvre, je me pointe au marché avant 10h. Avis aux amateurs".

Bernard a répliqué : "Le dimanche, Monsieur, on fait la grasse matinée".

Denise : "Bernard, le dimanche, on fait ce qu'on veut".

Bernard : "Et ce qu'on veut bêtasse, c'est consommer bien sûr. Travailler et consommer, t'as pas un autre projet de vie ?".

Yves : "P… Bernard, tu nous les brises tout petit. Tu le connais ce fromage ?".

Bernard : "Qu'est-ce que ça change ? Julien entend sortir du lit un dimanche le peuple des travailleurs pour qu'ils dépensent leur p… ".

Brigitte : "Bon, la discussion lancée par Bernard m'emm… Si vous saviez la fiesta que l'on a faite hier. D'ailleurs, voyez sur la photo… Oui, le Gilles, il était fatigué".

Bernard : "Et depuis quand, pétasse, les travailleurs n'auraient-ils pas le droit d'être claqués ?".

Victoire : "Visite formidable de Dieppe. Souvenir ému de crevettes grises. Je vous garde les têtes ?".

Bernard : "Inconséquente, tu es inconséquente Victoire. La seule tête dont les travailleurs aient à se souvenir, c'est celle de Louis XVI".

Que vous postiez n'importe quoi, Bernard est intarissable.

Et tordu.

Et monomaniaque.

Combien de temps son cirque va-t-il durer ?

On en parle sur nos murs.

On se concerte.

Et Bernard participe, bien sûr.

A sa façon.

Il fout un de ces b…

Quelqu'un (Eric ? Pascaline ?) la lui a balancé, cette info.

Pas plus tard que tout à l'heure.

Bernard a rétorqué : "Je n'en ai pas le moyen".

Modeste, Bernard.

Modeste avec ça.

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 18:13

Entreprendre de dé-facebooker expose à quelques manifestations déconcertantes. Qui ne ressemblent en aucun cas à des symptômes de sevrage. En tout état de cause, ce qui est arrivé à Roland et à Sophie (deux connaissances privées) lorsqu'ils ont décidé de faire les morts sur Facebook n'avaient rien de commun avec ce que des experts ont recensé.

Roland et Sophie s'étaient préparés à des effets connus et patatras.

D'autant que l'un et l'autre avaient une idée trop précise du temps qu'il consacrait à leurs amis virtuels.

Roland et Sophie ont choisi de bien prendre l'expérience, dont ils attendaient de vraies souffrances.

Roland ayant prévu d'occuper sa nouvelle liberté, il s'est inventé de multiples passions.

Sophie n'a pas procédé autrement.

Au début de cette cure purement expérimentale, Roland, qui croyait s'abîmer dans les parties de pêche et de pétanque, n'en a rien fait; Sophie, qui s'imaginait se vouer à la broderie et au badminton, en ignore encore tout.

Roland a glandouillé.

Sophie a traîné la savate.

Non, leurs amis Facebook ne leur manquaient pas.

Roland ne songeait pas à commenter.

Sophie non plus.

Roland et Sophie avaient oublié leur quotidien d'hier.

Comme si leur train-train n'avait jamais existé.

D'ailleurs, si vous évoquiez avec eux leurs anciennes habitudes, ils faisaient des yeux de merlan frit.

Vous pouviez aussi leur demander s'ils allaient bien, ils restaient bouche bée.

Apparemment pourtant, Roland et Sophie étaient toujours Roland et Sophie.

Point pour point.

Vous inventiez des questions plus toniques.

"Alors, Roland, toujours aux fraises ?".

"Alors, Sophie, toujours à la ramasse ?".

Rien.

Il ne se passait rien.

Sinon les expressions suscitées que l'on peut résumer à un étonnement permanent.

Le contact était rompu.

Et ils étaient mous.

Avec deux ou trois potes, on les a postés devant le clavier.

La récupération a été instantanée.

Ni Roland, ni Sophie n'ont gardé de souvenir de leur expérience.

Tant mieux.

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 16:40

La p'tite mère facebook ne tricote pas. 

A ses pieds, elle n'a pas de charentaises.

Chez elle, son mec ne met pas de patins.

La p'tite mère facebook n'en a pas (de mec).

La p'tite mère facebook plaisante.

La p'tite mère facebook télécharge.

Elle vote.

La p'tite mère facebook commente (tout).

Sa journée aussi, par le menu.

Parfois son menu.

Illustre.

Recommande.

Se justifie.

Donne son avis.

Et re.

La p'tite mère facebook s'endort sur le clavier.

Elle ne poste pas oui, mais ouuuuuuui.

Bon, il arrive le p'tit père facebook ?

Nooooooon.

Ah.

Pfffff.

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 12:40

Sans facebook, rien n'aurait été possible.

Voilà, Roger était à cheval sur plusieurs murs à la fois.

Un type sociable.

Même si, une fois qu'on l'avait accepté comme ami, il fallait supporter ses commentaires : des blagues… enfin des blagues à lui.

Mais bon, il ne gênait pas : jamais il ne s'est plaint que l'on ne réagisse pas à ses plaisanteries.

Un type sociable. 

Sur les murs, quand sa photo apparaissait, on faisait "pffff…" et puis voilà.

Qui s'en est aperçu le premier ?

Peu importe, un jour, quelqu'un s'est dit : tiens, ce couillon de Roger ne la ramène plus.

C'était en octobre dernier.

En mars, ce facebookeur s'est dit : mais où est passé cet imbécile de Roger ?

Il a cliqué sur le profil de Roger.

Il a vu que la dernière trouvaille de Roger datait d'août dernier.

Il a donc posté : "Alors, Roger ?" 

Pas de réponse.

Avant-hier, ce facebookeur a posté : "Qui sait où est Roger ?".

Un de ses amis a répondu : "Non".

Puis un autre.

Et cetera.

Hier, on a retrouvé Roger.

Il était chez lui.

On était très très nombreux.

Qui a poussé la porte ?

Celui que l'on a poussé.

Roger était assis.

Plus d'un an qu'il attendait qu'on s'intéresse à lui.

Dire qu'on le croyait mort.

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 17:10

Il s'appelle Hubert. Et il est devenu entrepreneur. Constitué en SARL. Demain, en SA. Oui, Hubert est un winner.

Hubert a toujours été passionné par le "coaching". 

Il est très attiré par l'argent aussi.

La SARL d'Hubert a eu très vite pignon sur rue et sur la Toile. 

Mais Hubert a dû se faire respecter. 

Faire ses preuves.

Il est devenu ami de personnes qu'il n'aurait jamais rencontrées s'il n'avait pas eu une idée derrière la tête.

Puis il a un jour glissé un post : "Et si vos commentaires ne vous correspondaient pas ? Et s'ils vous desservaient ?".

Plusieurs facebookeurs ont répondu : "Kè-ce ke tu veux dir parla ?".

Hubert a proposé qu'ils lui adressent chacun de leurs posts, avant de les partager.

C'est ainsi que Delphine, qui n'osait pas dire qu'elle trouvait Marc… à son goût, a pu l'écrire.

C'est ainsi que Gaël, qui n'osait pas dire à Clémentine qu'il la trouvait… faite pour lui, a pu l'écrire.

L'idée d'Hubert, c'est que lorsque vous ne vous exprimez pas en votre nom, vous gagnez en audace. Jusque-là, il n'a pas inventé le fil à couper le beurre. 

Il a aussi enfoncé une porte ouverte en trouvant des pigeons qui toléraient qu'il se mêle de leurs oignons.

Mais il gagne un de ces…

tableau-JFB-mai-11.jpg


 

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