Les 35 heures, le Père Noël n'en bénéficie pas.

Il n'est pas non plus rétribué en conséquence.

Ce n'est pas pour dire du mal, mais, Père Noël, ça gagne bien, on peut ne pas regarder sa montre en période de surchauffe. Mais ce n'est pas exactement la question aujourd'hui.

Les 35h, le Père Noël n'y est pas, mais les 250 h, il ne peut pas s'y mettre.

L'âge, peut-être. Ou les rhumatismes. Les deux, si ça se trouve. Ajoutez le mental, ce n'est pas parce qu'on est Père Noël que l'on a toujours un mental de winner.

Or, cette année où TOUS les foyers sont pleins de pépettes (non, les pépettes gling gling), le Père Noël est débordé, dépassé, out of course.

Il a fallu qu'il mette la main sur un collaborateur.

De préférence, quelqu'un avec de l'expérience.

Surtout, capable de le comprendre.

Car le Père Noël n'a pas seulement à faire avec l'âge, les rhumatismes, le mental, il a aussi à serrer les boulons.

Les largesses, cette année, ce ne serait pas bien vu.

Alors il a pensé à un vieux pote : le Père Fouettard.

Celui-ci lui a promis qu'il allait s'appliquer.

Il espère un petit coup de pub.

Le temps s'y prête.

Non ?

Vous n'avez pas de neige, vous ?

C'est une longue liste, que celle des cadeaux empoisonnés qui sont dans de (malheureux) souliers.

Impossible d'être exhaustif.

Illustration.

Préambule : ne pas confondre "cadeaux inappropriés" et "cadeaux empoisonnés".

Un chien, un chat (pour le poisson rouge, l'adjectif reste discutable) : reste à savoir qui va -et quand- le promener ?

Un BlackBerry à 1€ : reste à payer l'abonnement, une paille.

Un séjour aux Seychelles : reste à acheter les billets d'avion ou à ramer.

Une plante : reste à l'arroser.

Un bon d'achat à la FNAC de 50€ pour la console dont vous rêviez  : reste à compléter.

Un briquet : reste que vous vouliez arrêter de fumer.

Un agenda : reste à trouver du boulot.

Un téléphone qui s'emmène dans toute la maison : reste à trouver les amis.

Et cetera.

Ah non, juste encore un exemple.

L'Almanach Vermot.

La bloguette était donc très curieuse.

Et je n'étais donc pas l'objet de sa curiosité.

C'est mon blog, Le blog, Monsieur quand je suis mal vissé (mais à bon escient si j'y réfléchis), qui suscitait son intérêt qui semblait vif pour tout arranger.

La bloguette n'avait rien dit d'autre, en me priant de me déplacer : je faisais écran.

Avec ma tête, elle ne pouvait pas bien voir.

Car derrière ma tête, il y a avait mon blog.

Au total, elle ne voyait rien du tout.

C'est ce que j'ai espéré.

Ce n'était pas le cas : elle ne pouvait pas bien voir.

Et la bloguette voulait mieux voir.

Je me suis effacé, en coupant mon mobile (rappelez-vous ou descendez le curseur un tout petit peu).

J'ai laissé la place, sans un mot.

Silencieux, j'ai démissionné.

Brave.

Vous voulez que je vous dise mon sentiment ?

J'avais de la gueule en glissant.

Du panache.

Si j'y croyais, je dirais "Mon Dieu", mais je ne crois pas au Très-Haut.

Je ne crois pas beaucoup plus à la créature sur laquelle mes yeux sont rivés.

Mais ce n'est pas pareil, d'ailleurs j'ai précisé "pas beaucoup plus", c'est dire ma réserve en ce qui la concerne.

Oui, elle est pulpeuse.

Oui, des jambes de fée.

Oui, un regard de velours.

Oui, mais.

Malgré mon hésitation entre rires et larmes, mon regard aimanté, j'ai aussi pu bouger.

M'approcher.

Pour la toucher.

Et là, quelle surprise, quelle surprise, ma main la touchait bien, la question n'était pas que j'avais mal visé.

Non, mais la créature était impalpable.

Alors j'ai compris (je vous fais grâce des tentatives pour la toucher enfin vraiment, en essayant ailleurs).

La créature était une bloguette.

Ce qui n'ôte rien à son coté canon.

En revanche, ça complique les choses.

Il y a des moments où l'on hésite.

Ce n'est pas d'hésiter qui, dans ces moments, est étonnant.

C'est d'être étonné d'hésiter.

Non seulement on hésite, mais on est médusé d'hésiter.

D'hésiter pour ça.

Entre se tordre de rire et éclater en sanglots.

Que c'est idiot.

Pas moyen de se décider.

L'air hébété ne va bien à personne, même si au départ, on n'aurait pas, de sa part, imaginé tel saccage.

Je vous ai dit hier, pour le coquelicot.

Je vous ai confié que mon blog avait rougi.

Et ma perplexité, après un bref embarras.

J'en suis sorti, de cette perplexité, c'est dire si l'embarras.

J'étais donc très perplexe et j'en étais resté là de mes confidences.

C'est la suite qui me fait hésiter.

Car il y a eu une suite.

Devant mon blog empourpré, j'ai baissé les yeux.

Je ne pouvais plus assister à ce spectacle ET être très perplexe.

J'ignore pourquoi j'ai fini par me retourner.

Et là.

Et là…

Quelqu'un se tenait derrière moi.

Quelqu'unE.

Une créature…

Oui, une fille canon.

Vous comprenez mon hésitation, depuis.